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Le Chant de la mer de Tomm Moore


C'était un soir. Pourtant peu accoutumés à la télévision, nous zappions désespérément de chaîne en chaîne, confortés dans notre idée de ne pas nous y accoutumer...

Il devait être 22h, sur 6TER, lorsque je laissai les couleurs et la poésie interrompre le geste frénétique de mon pouce sur la télécommande. Immobilisée, captivée, j'interrogeai l'objet de mon intérêt : un film d'animation. Je sentis dans le silence de mon acolyte une forme d'acquiescement.

Pendant 1h40 nous nous laissâmes bercer par Le chant de la mer, emportés tous deux dans un univers qui résonnait.

***

Ce film est sorti le 10 décembre 2014 (trois jours avant la naissance de petit H, coïncidence que je me plais à penser symbolique), réalisé par Tomm Moore.

Fin octobre 2014, Le Chant de la mer a remporté un Prix spécial du jury au Festival Voix d'étoiles (Festival des voix du film d'animation) à Port Leucate en France.

Fin novembre 2014, Le Chant de la mer a remporté le prix de la section AnimaFICX au 52e Festival de Gijón en Espagne.

En mai 2015, le film est élu Meilleur film aux prix de l'Académie irlandaise de cinéma et télévision, les IFTA.

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Un lieu isolé dans l'horizontalité et la verticalité : un phare sur une île. Vivant dans ce phare avec leur père, Ben et Maïna sont habités par le souvenir de leur mère mystérieusement disparue le soir de la naissance de Maïna. La perte et le manque sont donc le creuset dans lequel se construit l'histoire d'une famille éclatée le soir d'une naissance. La fratrie entretient des rapports complexes exacerbés par le mutisme de Maïna. La question de la communication se pose, celle du langage aussi : quels mots formuler face à la perte? Quels liens recréer quand une des mailles s'est brisée?

Mais c'est dans le folklore celtique que ce conte puise son motif principal, celui d'une créature mi femme, mi phoque, la selkie. Un soir, Maïna s'empare du coquillage laissé à Ben par leur mère et son souffle enchante le lieu, transfigure le monde, révélant une forme de magie inconnue...

L’influence du japonais Miyazaki s'associe à des décors dignes d’enluminures médiévales. La vue et le toucher se marient dans une esthétique poétique qui ravit petits et grands.


Ce film est un voyage, un périple au cours duquel le spectateur soutient les deux jeunes héros dans leur quête, sauver un petit peuple magique. C'est aussi un voyage initiatique, celui du deuil de la mère, mêlé à la mer. L'enjeu humain est bien la réconciliation : se réconcilier avec les autres et avec soi-même en dépassant ses peurs.


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