Quand l'instrument à vent joue avec les cordes...
Hier soir, j'ai assisté à un concert dont le programme relevait de formations improbables. Parmi ces formations, deux ont retenu mon attention : le Concertino pour flûte, alto et contrebasse d'Erwin Schulhoff (1894-1942) et le Prélude, récitatif et variations pour flûte, alto et piano de Maurice Duruflé (1902-1986).
Je m'attarderai sur le premier morceau car l'osmose des interprète était saisissante. Schuloff est un compositeur fortement influencé par ses racines tchèques et tendu vers une musique d'avant-garde. En effet, son identité marginale -juif, homosexuel, communiste- s'associe à un goût pour une forme de renouveau esthétique qui rapproche son oeuvre des accents impressionnistes de Debussy.
Ce Concertino s'ouvre sur une mélodie nostalgique douce, avant d'engendrer un dialogue animé entre la flûte et la contrebasse. D'autres mélodies apparaissent et se retirent, variant le rythme et l'intensité. Les deuxième et quatrième mouvements sont emplis des tensions d'une Bohème animée de danse qui, comme les danses slaves d' Antonin Dvorak, passent avec une douceur éphémère. L'Andante enserré entre ces deux mouvements laisse s'exprimer l'esprit du romantisme perdu.
La fluidité avec laquelle la musique circule entre es instruments dessine une véritable chorégraphie pour les yeux et l'oreille.
Ci-dessous quelques notes prises lors de ce concert, mercredi 8 août en l'Eglise de Cantoin.
Sandrine Tilly, flûte et piccolo
Violaine Despeyroux, alto
Mathias Lopez, contrebasse
Éparses, je les mettrai plus tard en forme, si le corps m'en dit.
Époustouflante chorégraphie triangulaire
Trois musiciens habités : le passage
Magnétisme et captatio
Pouvoir envoûtant - charme orphique porté par la Flûte, Poésie du vent
Et l'air, souffle de vie
Les portes s'ouvrent sur un mysticisme indicible
Je voyage hors du temps
Boucles et mèches longues flottent et se secouent portées par des bustes désarticulés
Ondoiement langoureux de traverse associé aux gestes géométriques des avant-bras.
Balancement des corps, mous des visages
Tant de langages mêlés
