Apprendre, un outil au service de la liberté
Le vendredi 9 février 2018
Beaucoup de questionnements ces derniers temps. Je me rends bien compte que l'enseignement du français au lycée et les méthodes des épreuves de l'EAF sont de plus en plus éloignés des élèves, que le passage en seconde est de plus en plus violent. Pour autant je ne peux me résoudre à baisser mes attentes et me livrer à des évaluations de cours qui ne mobilisent en rien leur réflexion. Mon but est bien de développer leur faculté d'analyse, non de vérifier s'ils ont appris ou non un cours dans lequel il n'ont mis aucun sens. Donner du sens, c'est ce que je m'efforce de faire à chaque nouveau texte abordé. Mais c'est si difficile, c'est leur demander tant. Ils ont si peu de recul. Et quelque part, heureusement. Qu'on leur laisse une part d'insouciance et qu'ils grandissent à leur rythme.
Je m'interroge aussi sur le rythme artificiel et mécanique des cours. Ils s'enchaînent selon un emploi du temps précis, identique chaque semaine. Mais cela ne correspond en rien à la vie. Des cases, encore des cases. Des enseignants en boîte, des enseignements en boîte, des élèves emboîtés dès leur plus jeune âge. Apprendre à penser dans le système. Même si nous essayons de les élever par les connaissances, la pensée, cela reste bien dérisoire face à une machine scolaire qui s'apparente davantage à un rouleau-compresseur. Tu y entres, tu t'y fonds, ou tu échoues. Toute la subtilité est de prendre conscience que le système peut devenir un outil au service de notre liberté. C'est ce que je tente de leur faire comprendre. C'est le sens que j'essaye de leur donner. Comprendre les rouages, les mesurer, n'en être jamais la dupe, et rester maître de ses apprentissages. Être toujours en pleine conscience.
